Crédit immobilier : une hausse progressive des taux depuis avril

Publié le 05 Juin 2020 par info@digitalpepper.be

Depuis avril 2020, le taux des prêts immobiliers a progressivement augmenté. Beaucoup rapproche cette hausse de la crise sanitaire liée au Covid-19. Pourtant, il faut savoir que la hausse a déjà été programmée bien avant.

Fin 2019, la HCSF publie des recommandations drastiques

Décembre dernier, le haut conseil de stabilité financière, HCFS, publie ses recommandations. Il préconise notamment une hausse des taux d’intérêt des prêts immobiliers. Le HCFS explique ses recommandations par la préservation de la stabilité financière. En effet, selon le haut conseil, des taux aussi bas favoriseraient le surendettement et fragiliseraient toute l’économie financière. En outre, le conseil rappelle également aux établissements de crédit la nécessité de maintenir un taux d’endettement maximal de 33 %, toujours pour réduire le risque de surendettement.

Une hausse moyenne de 0,08% depuis avril dernier

Les banques n’ont pas tardé à appliquer les recommandations du haut conseil puisque dès avril, les emprunteurs ont pu remarquer une hausse moyenne de 0,08%. De 0,88% en décembre 2019, le taux du crédit immobilier passe à 0,96% dès le 1er avril. Cette hausse touche autant les prêts de 15 ans que les prêts de 20 ou 25 ans.

Plus de profils d’emprunteur menacés

En marge de la hausse des taux d’intérêt et l’application stricte du taux d’endettement maximal de 33 %, le HCFS préconise d’autres mesures. Il a notamment ramené le taux d’usure à 2,51 %. On assiste à un véritable durcissement des conditions d’octroi qui risque d’écarter davantage de demandeurs de crédit. Prenons l’exemple d’un couple qui justifie d’un revenu annuel de 80000€ et qui désire souscrire un prêt immobilier de 360000€ sur 20 ans. Avec la hausse des taux, la banque propose une offre de crédit à 2,1 %. Or, avec les assurances et les frais accessoires, le TAEG monte au-delà des 2,5 % préconisés par le haut conseil. Malgré un taux d’endettement raisonnable de 25 %, le couple se voit refuser leur demande de prêt. Le seul moyen pour le couple reste la diminution de la durée du crédit, ce qui impacterait néanmoins sur le budget du couple.

Quelques rectifications en perspective ?

Il est vrai qu’au moment où le HCFS avait émis ses recommandations, nul n’imaginait la crise qu’allait endurer tout le monde entier. Aujourd’hui, la production a reculé de plus de 25 %. Avec les difficultés financières que de nombreuses personnes subissent, cette production risque davantage de reculer. À l’heure actuelle, le HCFS n’a pas encore fait de déclaration. On espère néanmoins qu’il sera sensible aux difficultés qui nous rassemblent tous. Il n’est pas exclu que le conseil revienne sur sa décision, du moins qu’il repousse l’application de ses mesures à une date ultérieure. Le maintien d’un taux clément reste l’unique solution pour relancer la consommation dont notre économie aurait bien besoin. Or, la consommation dépend essentiellement du prix.